Constance et François-Marie, un jeune couple de Paris, ont cheminé cet été vers Saint-Jacques (300 km entre Châteauroux et Périgueux) avec Faustine, leur petit bébé de 2 mois.

« Folie, inconscience, imprudence » diront certains. Mais laissons plutôt la parole à Faustine avant de juger…

– Radio Camino : Faustine, quelle mouche a bien pu piquer tes parents pour qu’ils partent ainsi sur le chemin ?

– Faustine : Je n’étais pas encore née quand mes parents sont partis pour la première fois de Vézelay vers Compostelle. Mais je sais que, si je suis là, c’est en grande partie grâce au chemin, où ils ont décidé de se fiancer… Deux ans plustard, ils avaient un peu de temps et ont trouvé tout naturel de continuer cette route, cette fois en famille.

– Concrètement, comment voyages-tu ? En poussette ?

– Oh non, je n’aime pas cet engin où l’on est ballottée et loin de sa maman ! Je voyage dans une grande écharpe toute douce, le nez contre les seins de ma maman, ou parfois sur papa. En cas de pluie, ils sortent un parapluie. Ainsi, je suis toujours au chaud et à l’abri.

– Ben dis donc, ils sont courageux de porter tout ça !

– Ne me vexez pas, je ne pèse encore que 5 kg (même si j’ai pris 500 grammes depuis le départ) ! Celui ou celle qui me porte sur le devant a un sac à dos de 6 kg, l’autre parent un sac de 10 kg, avec nos affaires à tous les trois. Papa et maman ont tout prévu : un berceau pliable, une baignoire gonflable et même le thermomètre pour l’eau du bain. Le plus encombrant, ce sont les couches, surtout quand le paquet est neuf.

– Et tu manges quoi ?

– J’adore le saucisson !!!

– ???

– Evidemment, je ne le goûte qu’à travers le bon lait de ma maman. Par contre, elle mange un peu trop de féculents à mon gout, et j’ai parfois mal au ventre. Mais dans l’ensemble, mon régime « tétées à volonté » me convient parfaitement.

– Peux-tu nous raconter tes journées de pélerine ?

– C’est moi qui réveille mes parents vers 6 heures. Ils trainent un peu pour faire le sac et pour déjeuner. Enfin, vers 7h30, je suis confortablement installée et peux piquer un bon roupillon jusque 11 heures. Une pause tétée et c’est reparti, cette fois sur le ventre de papa. Nous marchons en moyenne 15 à 20 km parjour et arrivons en début d’après-midi à l’étape. Papa a prévnu tous les refuges, on est relax. L’après-midi, je fais plein de câlins et de jeux avec mes parents, puis on prend le bain dans ma super baignoire gonflable. Parfois, je pleure un peu le soir (comme les autres bébés non pèlerins d’ailleurs). Et puis une bonne nuit, parfois avec une ou deux tétées (maman se réveille avant que je ne pleure, je ne dérange jamais les autres pèlerins du dortoir).

Eh bien, Faustine, tu nous as convaincus ! Nous te décernons bien volontiers le titre de « Plus jeune pèlerine du Camino ». Et vivement la suite de tes aventures !

Intéressé par ce sujet ? Lisez aussi mon article « Le Camino avec un bébé ? » et les nombreux commentaires qu’il a suscités…

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