Paris, la ville lumière, est une grande étape sur le chemin de Compostelle. C’est par là que passe la voie de Bruxelles et Nivelles, mais aussi bien des chemins depuis le nord de la France.

La Tour Saint Jacques, point de départ de l'ancien pèlerinage

La Tour Saint Jacques, point de départ des pèlerins

Après avoir traversé la ville du nord au sud, j’ai été fort déçue du peu de traces que le pèlerinage y a laissées… Est-ce un effet de la Révolution française, ou une laïcité poussée à l’extrême ? Quoi qu’il en soit, difficile de s’imaginer sur la trace des pèlerins, même au pied de la Tour Saint Jacques et dans la rue du même nom. Même à Notre-Dame, il n’y a pas une seule statue de Saint Jacques !

Mais où sont passées les traces de Compostelle et de ses pèlerins ?

Mais où sont passées les traces de Compostelle et de ces millions de pèlerins partis de Paris ou passés par ici depuis 1000 ans ?

Mon itinéraire dans Paris, depuis la Gare du Nord :

Rue du Faubourg Saint Denis, puis Rue Saint Denis (qui n’est pas fréquentée que par des pèlerins, hum hum). On peut aussi prendre la Rue Saint Martin (également très ancienne), et s’arrêter à l’église Saint Merri, une des premières églises de Paris (avec Saint Gervais et Saint Jacques, dont il ne reste que la Tour).

On débouche sur la magnifique Tour Saint Jacques, tout juste sortie de rénovation. L’église, antérieure à la tour, a été détruite à la révolution. On peut y lire, sur une plaque offerte par l’Espagne (!) :

« De cet endroit où s’élevait l’église Saint Jacques de la Boucherie partirent depuis le X siècle des millions de pèlerins de toutes nationalités vers le tombeau de l’apôtre Saint Jacques à Compostelle »

Gagner Notre Dame pour une petite prière devant la couronne d’épines du Christ (ou en pensées si elle n’est pas visible), anciennement conservée à la Saint Chapelle. Je suppose que les pèlerins y faisaient halte eux aussi…

Remonter la Rue Saint Jacques, jusqu’à l’église Saint Jacques, où vous trouverez quelques statues (mais sachez que cette église est dédiée à Saint Jacques le Mineur, qui a écrit des épitres, et non à « notre » Saint Jacques) ainsi qu’un texte de bénédiction des pèlerins. Puis continuer tout droit vers le sud…

« Avec humilité et soumission, nous (les pélerins) demandons de daigner bénir ces besaces et bâtons. Reçois cette besace en signe de ta pérégrination afin qu’ayant mérité par ta pénitence ton salut, tu parviennes au bout de ton voeu de pèlerin. Reçois ce bâton afin qu’il te fasse battre les embuches de l’ennemi et parvenir au but »

Je ne sais pas pour vous mais moi, je ne me reconnais pas trop dans cette prière…

Paris : rue Saint Jacques

Paris : rue Saint Jacques

Plaque rue Saint Jacques, devant l'église du même nom (mais pas dédiée au même Saint)

Plaque rue Saint Jacques, devant l’église dédiée à Saint Jacques le Mineur

Ma conclusion : si vous êtes pèlerin du nord et que vous hésitez entre la route de Vézelay et celle de Paris, ne choisissez pas Paris pour y vivre une expérience mystique ou pour y retrouver d’autres pèlerins. Outre une immense banlieue à traverser, vous ne trouverez pas grand’chose y favorisant la méditation… Pour un pèlerin, c’est juste une grande ville trépidante, où les gens se croisent sans se saluer, sans se regarder, sans communiquer.

Pour en savoir plus :

– Une très intéressante interview de Humbert Jacomet, vice-président de la Société des Amis de Saint-Jacques : http://www.lejourduseigneur.com/Emissions/Societe-des-Amis-de-Saint-Jacques

– Un itinéraire à travers Paris : http://chemincompostelle.over-blog.com/article-cartes-chemin-de-compostelle-a-travers-paris-54373041.html