J’ai sérieusement remis en question mon projet de départ cycliste vers Paris, sur le chemin de Compostelle, et ce pour plusieurs raisons…

La difficulté physique

La semaine dernière, après seulement 70 km d’entraînement, à plat et sans bagages, je m’étais ruiné le dos et les épaules, sans parler d’autres douleurs plus bas… Le vélo, c’est beaucoup plus « physique » que la marche, mais contrairement à cette dernière, on plus de mal à sentir ses et limites physiques lorsque l’on est sur sa bécane. J’ai peur de me faire vraiment mal, sans autre possibilité que de devoir m’arrêter pour récupérer physiquement.

La nécessité de s’entrainer

Même si ce n’est conseillé par aucun guide, je pars en général vers Compostelle à pied sans aucun entrainement préparatoire. Je me contente de petites étapes au début, et la marche elle-même me sert d’échauffement. En vélo, l’entrainement préalable est indispensable, pour tester le corps mais aussi l’équippement, la bécane et son chargement…

Vers Compostelle à vélo ou à pied Vers Compostelle à vélo ou à pied Vers Compostelle à vélo ou à pied Vers Compostelle à vélo ou à pied

Le « matos »

La marche n’est pas un sport, dans le sens qu’il n’y a pas besoin de s’équiper pour marcher. La preuve : mes vieilles sandales et ma jupe rapiécée sont mes meilleurs amis sur le chemin. Mon sac est léger et de plus en plus vide chaque année. J’ai certes des bâtons à cause de mes genoux fragiles. Mais beaucoup de pèlerins se contentent d’un bourdon de noisetier.

En vélo, tout est question de matos : il faut un bon vélo de route (pas question de prendre son vieux VTT), des sacoches, une selle de qualité, un compteur, et pourquoi pas un GPS tant qu’on y est… Le budget de tout cet équipement n’est pas négligeable, et ce côté « matérialiste » me semble bien éloigné de ma recherche de simplicité sur le chemin.

La vitesse

C’est grisant la vitesse, et depuis que je projette de partir à vélo, je ne cesse de calculer des moyennes, des distances que je pourrais parcourir en autant de jours, et j’ai l’impression que la marche est tellement lente.

Cette notion de calcul et de performance ne colle pas avec mon idée du chemin. Un de mes objectifs est de renouer avec la lenteur, qui manque tant dans nos vies frénétiques.

Vers Compostelle à vélo ou à pied Vers Compostelle à vélo ou à pied Vers Compostelle à vélo ou à pied Vers Compostelle à vélo ou à pied

Le survol

Pendant mes entraînements à vélo, j’avais parfois l’impression de survoler le paysage traversé, sans parvenir à l’ancrer dans mon cœur.

Je suis passée dans de jolis villages mais je n’ai pas pris la peine de descendre de vélo pour visiter une chapelle, un cimetière, une ruelle,… À vélo, on n’a pas tellement envie de faire des micro-arrêts, alors que ceux-ci sont si fréquents à pied.

Moi qui ai un très fort besoin d’ancrage, je pense que le vélo ne répondra pas à mon besoin de vivre pleinement les endroits traversés.

Vers Compostelle à vélo ou à pied Vers Compostelle à vélo ou à pied

Le manque de petites rencontres au long de la journée

Hier, lors d’une balade à vélo le long de la Meuse, j’ai croisé pas mal de rando-cyclistes. Eh bien presque aucun n’a répondu à mon bonjour. Ils semblaient surtout préoccupés de me croiser sans m’accrocher ou étaient-ils trop fatigués, tendus vers leur but d’arriver à destination ?

À mon tour, sur mon vélo, j’ai dépassé une pèlerine. Pour parler avec elle, j’ai dû descendre de ma selle. Pas possible d’échanger en roulant, alors que c’est si facile de marcher quelques kilomètres en échangeant avec un collègue de route.

Enfin, à vélo, on n’a pas non plus le temps de parler avec les gens sur leur banc, dans leur jardin, à une terrasse. Un petit bonjour envolé et on est déjà plus loin. Je sens que ce manque de contact va être difficile pour moi.

Le manque de liberté

C’est peut-être le point qui m’a le plus décidée à abandonner l’idée de partir à vélo. Lors de cette balade à vélo, nous avons fait halte chez un glacier non loin de la piste cyclable. Une dame était debout près de ses vélos pour surveiller ses bagages, tandis que son mari faisait la file chez le glacier.

Moi qui déteste les fils à la patte, je ne me vois vraiment pas vivre en permanence dans la peur d’un vol, l’œil rivé sur ma bécane. J’aime visiter les églises et m’y recueillir en paix, m’arrêter dans un bar et tout oublier devant mon pastis,…

Et en plus…

Ah ben au fait, finis les petits pastis au cours de la journée… Boire ou conduire, il faut choisir ! (Cette dernière phrase a sans doute été écrite à l’heure de l’apéro !).

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