Lors de mon arrivée à Cahors, après 35 jours sur le chemin, mon sac, pourtant léger et compact (6 kg dans 28 litres) au départ, me semblait devenu un fardeau impossible à porter plus loin.

Avec la complicité de Serge (qui accepta très gentiment de garder mes affaires une dizaine de jours au Relais des Jacobins), j’entrepris un grand dépouillement.

Non, je ne voulais pas alléger mon sac. Je voulais laisser mon sac et tous ces objets emportés « au cas où », et ne prendre avec moi que le strict nécessaire : les quelques affaires dont je me servais quotidiennement.

IMG_7570

Mes objets indispensables

  • mon duvet pour les nuits de bivouac
  • de quoi rester soignée et laver mon linge (savon, peigne, brosse à dents, dentifrice, rasoir)
  • un tee-shirt pour la nuit et un foulard servant à tout : paréo, serviette de bain et garniture sur mon chapeau
  • mes bâtons
  • mon maillot de bain
  • mon gobelet, mon canif, une cuiller, mon carnet de notes, un topo-guide, quelques dosettes de café, un gant de toilette suspendu à une ficelle.

Contenus de mon sac

Et si ? Et si ?

Et s’il pleut ? Tant pis pour le poncho et le pull, je resterai à l’abri ou je serai mouillée en cas de mauvais temps. Au pire, j’ai une tenue de rechange en combinant tee-shirt et paréo.

Et pour la nuit ?Avec mon super duvet en plumes (chaud, léger et compact), je ne crains pas le froid (on est en été quand même). Je trouverai toujours bien un abri en cas de pluie, du foin pour rendre mon couchage plus confortable, un arbre pour me protéger de la rosée. Au pire, je sécherai mon duvet au soleil si la nuit était trop humide.

DSCN8895 IMG_7602

Nouveau départ, nouveau sac

Je fourrai donc mes affaires dans un cabas et quittai Cahors avec ma besace en bandoulière. Je dûs vite déchanter : à peine avais-je traversé le premier pont sur le Lot que, la courroie me sciant le cou, le cabas semblait plus lourd encore que mon gros sac !

Je décidai très vite d’acheter un petit sac, proportionné à mon paquetage, et nettement plus confortable à porter ! Je doute d’ailleurs que les pèlerins du Moyen-Âge n’ait utilisé que des besaces, le sac reposait sur les deux épaules est tellement plus ergonomique !

IMG_7525 IMG_7533

Pourquoi cette « quête de la légèreté » ?

Pour éprouver un réel sentiment de liberté ?

Libérée du poids de mon sac, je l’étais depuis le début. En effet, mon bagage  ne m’a jamais pesé quand je marchais. En dessous de 7 kilos, eau comprise, je ne sentais tout simplement pas mon sac et n’ai jamais éprouvé le besoin de l’enlever, même lors des pauses.

Sac de pèlerin ultra-léger

Mon besoin de dépouillement répondait plutôt à d’autres envies :

  • Une quête de la simplicité : ces objets qui nous encombrent sont-ils nécessaires ? On peut faire tant de choses avec trois bouts de ficelle et ce que l’on trouve au bord du chemin. Faire le vide n’est-il pas le meilleur moyen pour apprécier l’abondance offerte par la Nature… et par nos poubelles ?
  • Une envie de me confier à la Providence : s’il manque un pull, je l’emprunterai; s’il pleut,  je trouverai un abri; si j’ai faim, je trouverai des fruits,…
  • La démarche d’aller vers les autres : quand on est »auto-suffisant », on n’a plus besoin des autres. Au contraire, avec presque rien je devais demander un peu d’eau chaude pour mon café, l’autorisation de ramasser des fruits ou des informations sur les lieux de bivouac. A chaque fois, ces contacts ont été de beaux moments d’échange.

Partagez cet article !
Cet article vous a plu ? Partagez-le sur Facebook ou sur Twitter ou laissez-moi un commentaire !