En Espagne, et en particulier sur le Camino Francés, l’offre de logement pour les pèlerins est très, très abondante. A l’exception de rares étapes (celle vers Roncevaux et une variante dans la Meseta), vous trouverez un refuge pèlerin tous les 10, voire tous les 5 km.

Mais qu’entend-t-on par « refuge pèlerin » (ou albergue) ?

En Espagne, les albergues sont tenues par des professionnels (« albergue privada »), par des municipalités (« albergue municipal »), par la paroisse (« albergue parroquial ») ou par des associations.

Une « albergue » propose toujours :

  • un logement en dortoirs (le nombre de lits par dortoir va de 6 à… 114 pour Pampelune, le record !)
  • un prix par personne
  • un hébergement pour une nuit maximum (sauf raison médicale impérieuse)
  • une heure imposée pour rentrer le soir (entre 22 et 23h) et pour partir le matin (entre 8h et 9h)
  • la présence d’un hospitalier (bénévole ou rétribué), d’une réceptionniste, patronne, matronne ou autre responsable des lieux.

Selon le refuge, mais pas toujours :

  • la présentation de la credentiale est exigée (pour bénéficier du tarif pèlerin)
  • un repas commun est proposé le soir (de 7 à 12 EUR)
  • le petit déjeuner est inclus
  • une cuisine est mise à disposition des pèlerins, ainsi qu’une machine à laver (luxe très appréciable)
  • un accès wifi gratuit est proposé.

Les refuges paroissiaux et certains refuges associatifs veilleront, en outre, à proposer un moment de partage entre pèlerins, une bénédiction ou une prière commune, mais cela est de plus en plus rare (voir mes « coups de coeur » ci-dessous).

Les refuges municipaux sont parfois installés dans de très anciens bâtiments, très bien rénovés (anciens hospices, couvents, commanderie de templiers,…).

Le prix

Le prix de l’hébergement est en général très raisonnable : maximum 15 EUR la nuitée dans les auberges privées, de 4 à 10 EUR dans les auberges municipales ou associatives (4 EUR dans l’auberge de l’Ordre de Malte à Cizur Menor).

Certaines albergues proposent de laisser un « donativo », qui correspondra aux frais que vous estimez devoir couvrir (de 5 à 20 EUR), plus un petit supplément selon votre perception de la qualité de l’accueil, ou tout simplement pour couvrir les frais de séjour de pèlerins moins fortunés…

Réserver sa place ?

Il est possible de réserver sa place dans les albergues privées, mais c’est tout bonnement inutile vu que la capacité d’accueil est globalement prévue pour faire face aux plus fortes affluences. Certains refuges comme Roncevaux ou le Monte de Gozo peuvent accueillir 400 pèlerins par nuit. D’autres se limitent à une vingtaine de places.

Malgré cela, il arrive encore que des pèlerins se lèvent avant l’aube et courent littéralement jusqu’à l’étape suivante, où ils font bravement la file devant la porte du refuge, qui n’ouvre en général que vers 16 heures. Ce comportement m’a toujours sidérée et passablement énervée, surtout lorsque les « pressés » réveillent tout le dortoir avec leur réveil matin et leurs bruits de plastic froissé.

Si l’inconnu vous fait vraiment peur, sachez qu’il existe des tour opérateurs spécialisés qui organiseront votre chemin »,  réserveront vos places dans leurs refuges préférés et (en option) y conduiront vos sacs… Fini le frisson de l’aventure, la découverte du lâcher-prise, le choix « au feeling » ou au gré des rencontres.

Mon conseil :

A part un « must » comme Roncevaux (par ailleurs très bien rénové et assez bien insonorisé), je conseille de viser les plus petits refuges, en dehors des grandes villes et d’éviter les étapes « du guide » que suivent une majorité de pèlerins.

Vous y trouverez un accueil plus personnel, des dortoirs plus calmes, moins de monde pour des rencontres plus amicales, bref, tout l’inverse de certaines « usines à pèlerins » que l’on regrette parfois, surtout après une nuit blanche…

Monastère de Samos Monastère de Samos

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