« De Burgos à León, il n’y a pas un seul arbre le long du chemin », « La Meseta n’est qu’un désert sans intérêt », « La canicule y est redoutable en été ».

La Meseta

Le Camino Francés traverse effectivement le plateau agricole de la Meseta, environ 180 km entre Burgos et León. Les peurs et les légendes circulent comme la poudre chez les pèlerins et, à l’approche de Burgos, ils sont nombreux à envisager de prendre le bus pour « shunter » la Meseta.

Paysage de la Meseta Paysage de la Meseta

Paysage de la Meseta Paysage de la Meseta

Et pourtant, ceux qui répandent ces affirmations fallacieuses sur la Meseta sont, en grande majorité, des Espagnols qui ne l’ont jamais parcourue. Les pèlerins qui parcourent le chemin complet vous diront souvent que la Meseta a été leur passage préféré, pour ses paysages à couper le souffle, pour ses belles villes-étape, ou pour la solitude qui a mis leur âme à nu.

Le chemin de l’âme

On dit que la première partie du chemin, de chez soi à Burgos, c’est le chemin du corps. De Burgos à Astorga, c’est le chemin de l’âme. Et ensuite celui de l’Esprit, jusque Santiago.

Paysage de la Meseta Paysage de la Meseta

Qui aurait envie de passer le chemin de l’âme ? Dans les grandes lignes droites de la Meseta, le regard se perd dans l’infini alors que l’on met ses pieds dans les traces de millions de pèlerins qui ont laissé un peu de leur magie dans la poussière du chemin.

Le corps s’est habitué à la marche, on s’est libéré d’une grande partie de nos peurs, on peut enfin rencontrer son intériorité, surtout dans la marche solitaire. Des pèlerins m’ont confié avoir vécu la plus belle rencontre du chemin dans la Meseta : la rencontre avec eux-même.

Un paysage très varié

Le chemin, presque toujours en terre, est tantôt rouge, tantôt jaune, tantôt blanc.

Le paysage passe de cañons dignes du Colorado à l’Afrique, des plaines de Champagne à celles du Far West. Au printemps, tout est vert. En été, tout est jaune. Et les petits villages semblent vivre hors du temps.

La Meseta

Je recommande quelques belles variantes, la plupart permettant d’éviter les routes, dont certaines dans la Meseta.

La chaleur ?

Il peut faire chaud en Espagne, l’été, et la marche reste impossible entre 14h et 18h. Mais la chaleur de la Meseta est sèche, souvent accompagnée d’une petit vent. Les nuits sont fraîches en raison de l’altitude, on y dort donc très bien.

La Meseta

J’ai bien plus souffert de la chaleur dans la Rioja et dans le Bierzo que dans la Meseta.

De l’eau en abondance

Il faut prévoir assez d’eau pour les deux étapes (17 km et 23 km) de « désert ». Pour le second tronçon après Sahagún (chaussée romaine de Calzadilla de xxxxx à Mansilla de las Mulas), il existe une variante le long d’une route peu fréquentée, avec des villages tout le long.

Par ailleurs, il y a de l’eau dans la Meseta ! Des rivières, des sources, des réservoirs,… Mes meilleures baignades, je les ai d’ailleurs prises dans la Meseta !

Baignade dans la Meseta Baignade dans la Meseta

Un patrimoine historique exceptionnel

Qui aurait l’idée de visiter Sahagún si le chemin n’y passait pas ? Les monuments de brique rouge en style mozarabe ne vous laisseront pas indifférent. Les villes de Carrión de los Condés, Castrojeriz, Sahagún et Mansilla de las Mulas, souvent d’origine romaine, ont été pour moi de très belles découvertes.

Carrion de los Condes Sahagun

Sans oublier les chaussées romaines, intactes, que l’on emprunte régulièrement, et qui donnent l’impression de marcher dans l’histoire. Et les anciens hospices pour pèlerins comme San Anton près de Castrojeriz, aujourd’hui en ruine mais toujours occupé par un refuge.

Les ruines de San Anton

Des chapelles magiques

Si je n’ai jamais aimé Frómista, dont l’église romane, payante, à été trop « bien » restaurée et a perdu de sa magie, j’ai par contre adoré certains sanctuaires où j’ai parfois dormi :

– San Miguel juste avant Población de Campo
– Chapelle de Población de Campo
– Ermita de la Virgen del Rio sur la variante après Población de Campo

Ermita de la Virgen del Rio Ermita San Miguel

J’espère que ces arguments vous passeront toute envie de « zapper » la Meseta et qu’elle fera partie de vos plus beaux souvenirs de pèlerinage !

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