Si vous avez envie de mettre vos pas dans ceux de François, de Claire et des premiers franciscains, le chemin « Di qui passo Francesco » est fait pour vous !
Partir de France ou d’Italie ?
Partir de Vézelay sur le chemin d’Assise, c’est bien. Grâce au chemin tracé par l’association « Chemin d’Assise », j’ai arpenté durant tout un été la moitié est de la France (Morvan, Beaujolais, Alpes,…), mais j’ai été frustrée de ne trouver sur ce chemin aucun lien historique, aucune trace franciscaine.
L’année suivante, j’ai découvert le chemin « Di qui passo Francesco » (sur les pas de St François), complètement distinct de l’itinéraire français, qui se base sur les lieux où Saint François était passé, s’était converti, avait prié, fondé des communautés, vécu en ermite, reçu les stigmates, etc.
L’itinéraire
Le chemin « Di qui passò Francesco » a été créé en 2003 par Angela Seracchioli. Ce chemin fait 360 km : il commence à La Verna, 180 km au nord d’Assise et se prolonge 180 km au sud d’Assise, près de Rieti. Vous trouverez le parcours dans un topo-guide des éditions Terre di Mezzo.
Le guide de l’association “Chemins d’Assise” décrit succinctement la « variante de La Verna » (distincte de l’itinéraire principal qui va de Vézelay à Assise en ligne droite). Pour gagner La Verna en venant de Vézelay, vous devrez quitter l’itinéraire français à San Miniato, en Toscane. Et je vous recommande chaudement de le faire !
Il existe d’autres chemins balisés vers Assise, la plupart postérieurs à celui d’Angela.
Le balisage
Le Tau et les flèches jaunes jalonnent le chemin d’Assise. Vous trouverez également des balises bleues et jaunes (Via di Francesco), des flèches « Via Francigena di San Francesco », des signes de GR, un « Cammino du San Francesco »…
Vous ne pourrez pas vous perdre, même sans guide détaillé, en amont d’Assise. Au sud d’Assise, par contre, les itinéraires divergent, le balisage est moins régulier et un topo-guide sera bien utile.
À quelle saison partir ?
La meilleure période pour cette marche est le printemps et l’automne. Mais l’été reste agréable car l’Ombrie est une région verte et on traverse des zones ombragées.
Dans la région de La Verna (plus de 1100 mètres d’altitude), il peut y avoir de la neige jusqu’en mars. Je suis partie début-avril, avec un beau printemps s’épanouissant au fur et à mesure que je descendais vers le sud, avec de la pluie aussi !
Les logements
Les gîtes associatifs ouvrent du 1er mai au 31 octobre. Quelques bonnes adresses :
- L’Associazione Che Passo à Candeggio, sur l’étape après Citta di Castello, accueil fabuleux et très beau projet de Roberto et son épouse
- Le refuge de Pieve di Sasso, à côté d’une église du Vème siècle, un peu plus loin que Candeggio sur l’étape après Citta di Castello
- Refuge de S. Pietro in Vigneto entre Gubbio et Assise
Les couvents (donativo) et maisons d’accueil religieuses (de 25 à 37 euros) ouvrent toute l’année. Les prêtres peuvent aussi vous offrir l’hospitalité, paraît-il, mais je n’ai pas essayé.
Il y a des chambres à louer et des petits hôtels dans les villes (budget autour de 30 euros). Également des « agriturismo » mais beaucoup plus chers.
Le bivouac
Le bivouac est difficile en Italie car il n’y a pas de porche aux églises et les propriétés sont clôturées, parfois avec des chiens et des caméras.
Pour diminuer votre budget logement, je conseille de prendre une petite tente et de carrément demander un bout de terrain pour la planter.
En été, loger en plein air doit être très agréable, par exemple près des églises isolées. Mais on m’a plusieurs fois parlé de loups en liberté et il y a beaucoup de sangliers dans la région au nord d’Assise. Il faut donc du cran pour oser la belle étoile !
La nourriture
La gastronomie italienne est légendaire mais les restaurants sont chers. Et ils sont rares sur la partie nord du chemin. Dans les villes, on trouve des « pizzas al talho » à prix abordable. Mais on se lasse vite des pizzas !
J’étais donc très contente d’avoir amené avec moi un mini-réchaud et une gamelle pour le préparer des repas chauds le soir. Les épiceries sont fréquentes dans les villages et elles ouvrent tard dans l’après-midi.
L’équipement
Je recommande les bâtons de randonnée car certaines étapes sont franchement costaudes (de 500 à 700 mètres de dénivelé dans chaque sens). Personnellement, j’ai marché en sandales mais ce n’était peut-être pas très raisonnable…
Mon sac de 30 litres était trop petit pour permettre une autonomie relative (repas et couchage). Je faisais les courses le soir avec un cabas. Mais je n’aurais pas pu porter une tente. Un sac de 40-50 litres me semble plus adapté si vous bivouaquez.
Le budget
L’Italie est plus chère que l’Espagne, notamment pour les logements, même si on trouve aussi des hébergements en « donativo ». Je vous recommande la tente et le réchaud, pour être autonome. Et si vous êtes plein de confiance, vous pouvez demander l’hospitalité sur ce chemin encore peu fréquenté.
Les étapes
Jour 1 : Arrivée au sanctuaire de La Verna, sur une montagne magique, en venant en train et bus depuis Arezzo.
Jour 2 : Étape magnifique dans la montagne entre La Verna et Pieve Santo Stefano. Il y a encore de la neige par endroits mais le soleil brille !
Jour 3 : Très belle étape jusqu’à la la frontière entre la Toscane et l’Ombrie, de Pieve Santo Stefano à Sansepolcro. Itinéraire très chouette, pas vu un mètre de goudron depuis La Verna. Je n’ai pas suivi le topo-guide « Di Qui Passo Francesco » (deux jours assez difficiles, en passant par les ermitages de Saint François). J’ai suivi une variante plus facile proposée par les Français de « Chemins d’Assise ».
Jour 4 : Encore une étape bien vallonnée mais superbe vers Città di Castello, en passant par la jolie ville de Citerna. Les gens en Ombrie sont très accueillants, bien plus qu’en Toscane où personne ne répondait à mes « buongiorno ». Rien que hier on m’a offert le café, du fromage, des croissants et un verre de prosecco !
Jour 5 : Courte étape sous la pluie de Citta di Castello à Candeggio.
Jour 6 : Encore une magnifique étape, très sauvage, sur le chemin d’Assise vers Pietralunga
Jour 7 : Etape vers Gubbio, une des plus jolies villes d’Italie
Jour 8 : Oh là là quelle journée ! Deux passages à gué pas évidents, un gros orage, de la pluie, des sentiers escarpés avec de la boue, une sandale cassée (toujours la même) et puis… un bivouac de rêves pour cette dernière nuit avant Assise. Joie parfaite !
Jour 9 : J’ai parcouru deux étapes en une journée, trop envie d’arriver à Assise ! Première partie vers Valfabbrica : un chemin pas facile mais magnifique
Jour 9 (suite) : arrivée à Assise par les collines, un pur bonheur. Notez que si vous suivez l’itinéraire principal de Vézelay à Assise, vous arriverez par la route de la vallée, nettement moins émouvante que le sentier d’Angela.
Jour 10 : Journée magique à Assise
Méditer avec Saint François devant la plaine d’Assise : le rêve
Jour 11 : Waouw, quelle journée extraordinaire en direction de Spello. D’abord une émotion indescriptible dans le jardin de l’ermitage des Carcieri, une montée fabuleuse en haut du Mont Subasio (1123 m), qui a une énergie très spéciale, puis la rencontre avec des Italiens de Pérouse qui m’invitent à un barbecue très festif dans un refuge, puis un super sentier dans la forêt, une récolte d’asperges sauvages et une arrivée magique à Spello…
Jour 12 : Etape avec beaucoup de route vers Trevi, capitale de la huile d’olive ! Et très jolie ville où a prêché Saint François
Jour 13 : Le Chemin de Saint François continue vers Spoleto. Malheureusement encore beaucoup de routes et un tronçon très plat et monotone sur une piste cyclable goudronnée.
Ne manquez pas de faire un crochet par San Giacomo, beau petit bourg fortifié. Des fresques splendides ornent son église, ouverte toute la journée. Reconnaissez-vous l’histoire qui y est représentée ?
Le soir, bivouac près de l’église Saint Sabin du XIeme siècle au pied de la ville de Spoleto, où je n’ai pas eu le courage de grimper. Un lieu marqué par la présence de Saint François, car c’est ici qu’il a fait un rêve à l’origine de sa conversion.
Jour 14 : Après 10 km de route dangereuse (qu’Angela conseille de parcourir en bus, je pense qu’elle a raison), étape très sauvage, avec un col, vers la Romita di Cesi. Là, au milieu de la montagne, un ancien Franciscain accueille les pèlerins près d’une église qui fut restaurée par Saint François lui-même. Attention, l’ermitage est gardé par de gros chiens. Mieux vaut téléphoner pour vous annoncer plutôt que de pousser imprudemment le portail comme je l’ai fait : j’ai eu la frousse de ma vie !
Jour 15 : Etape vers Terni où s’achève mon chemin. Avec une semaine en plus, j’aurais pu arriver jusque Poggio Bustone en passant par Greccio et Rieti. Ce sera pour une autre fois !
bonjour
merci de votre partage d’experience
je cherche un topo guide sur les chemins possibles avec mon cheval… si vous avez une idée je suis preneuse!
Joyeux temps de Noel
agnes
Bonjour,
je cherche le livre « di qui passe francesco », pas possible de l’acheter sur le net pour le moment … quelqu’un pourrait-il me revendre le sien ? (c’est un peu urgent : je pars dans une semaine !)
Merci !!
On peut l’acheter ici http://libri.terre.it/libri/collana/10/libro/407/Di-qui-pass%C3%B2-Francesco sinon en Italie dans les librairies des villes autour du chemin de Saint François. Vous pouvez aussi avancer sans guide en demandant les infos à La Verna.
Bonjour mesamisEn ce momenttriste et difficile, pensez à quand ce sera fini et nous pourrons retourner enpèlerinage. Je mets à jour le travail effectué à la fois sur la Via Postumia etsur le Chemin de Budapest à Santiago. Je travaille également avec l’Associationroumaine pour trouver un lien sur leur voyage avec Kiev. Je vous souhaite àtous un bon voyage, maintenant avec votre cœur et votre esprit pour reprendrela route avec votre sac à dos.Ultreya. https://drive.google.com/open?id=1i0EnxPx4LqVzKWy64sDgyDz34MbNalmb
Bonjour,
Merci beaucoup pour ces témoignages qui nous a permis de nous faire une idée du chemin avant de partir.
Nous rajoutons ici un partage d’expérience datant du début de ce printemps 2022, où nous sommes parties toutes les deux pour une semaine.
Nous avons parcouru les 150 km italiens de la Via di Francesco qui sépare Rieti (entre Rome et Assise) et Assise.
Nous avons trouvé un chemin très bien balisé (notre carte sur l’appli Maps.me nous a tout de même été bien utile 4 ou 5 fois, en particulier pour sortir des villes traversées et pour contourner des chemins impraticables à cause d’un récent glissement de terrain et de travaux).
Notre projet initial était de bivouaquer sans tente (pour éviter le poids de la tente dans le sac). Sur la majorité du tronçon, les températures nocturnes étant très basses (il y avait de la neige par endroits), nous avons souvent tenter de « mendier » un abri, même ouvert…et ce point et vite devenu le point de difficulté du parcours. En effet, les hébergements sont rares et les habitants et monastères nous renvoyaient sans cesse vers les gîtes et maisons d’accueil (minimum 30 euros) dont parle Sylvie. En 6 jours de marche, 1 personne nous a hébergées, nous avons dormi 1 fois dehors faute de mieux et nous nous sommes le reste du temps résignées à prendre une chambre (pas de possibilité de cuisiner sur place, ou de conserver des produits au frigo, ce sont vraiment des chambres d’hôtel), sauf à la paroisse de Piediluco qui propose d’accueillir des pèlerins et de leur prêter salle de bain, lit et cuisine pour 10 euros !
Bref, si c’était à refaire, nous porterions un tente 🙂
Le trajet est magnifique, l’arrivée à Assise très émouvante, même après ce bref parcours. Et surtout : le balisage et la fréquence des villages traversés le rendrait très accessible pour des marcheurs peu expérimentés ou des familles, n’hésitez plus !
Bonjour…
Votre site m’a été conseillé par une connaissance commune, Marie-Françoise Maillard.
Vous êtes une très belle personne pour partager une telle richesse intérieure, parcourant des chemins emprunts de l’au-delà.
Voilà…
Votre site est d’une grande pureté et d’une grande énergie.