C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le décès d’Amar, un grand monsieur du chemin, qui s’est éteint à 71 ans, le 28 mars 2018. Amar emporte avec lui ses connaissances du chemin, mais aussi son talent pour soigner les corps et lire à livre ouvert dans les âmes des pèlerins.
Un personnage, cet Amar !
L’air grognon, chaussé de vieilles charentaises, tapis dans un coin du gite d’Orisson ou dans la salle à manger du « Chemin vers l’Etoile » à Saint-Jean-Pied-de-Port, Amar surveillait les pèlerins du coin de l’oeil et leur lançait parfois une remarque acerbe.
Gare à celui qui omettait de se signer avant de manger, ou à celle qui partait sans nettoyer sa place !
Derrière cet air revêche se cachait un homme sage au grand coeur, qui ne ménageait pas ses efforts pour permettre aux pèlerins blessés de poursuivre leur chemin.
Comment Amar a sauvé mon chemin
Lors de mon arrivée au pied des Pyrénées en 2011, mes genoux étaient tellement enflammés que je ne pensais pas pourvoir aller plus loin, et encore moins franchir le col vers Roncevaux.
C’est alors que l’on m’a parlé d’Amar, que j’ai eu la chance de rencontrer au gite d’Orisson.
Mélange d’ostéopathie, de micro-kiné et d’observation attentive de la personne, les soins d’Amar étaient d’une efficacité surprenante. Amar m’a permis de poursuivre mon chemin, me soulageant les genoux tout en me mettant en garde contre le vin « moins cher que l’eau en Espagne ».

Au centre : Amar en 2009 à Orisson, entouré de pèlerins – photo Bertrand de K.
Amar, un sage sur le Chemin
« Le Chemin, on ne le fait pas pour soi, mais pour les autres ».
Amar parlait peu, mais ses paroles vous restaient gravées dans le coeur. Il connaissait les lieux « magiques » sur le chemin, ceux-là où les prières ont plus d’impact et où les sources d’eau vous guérissent de tous vos maux.
Amar emporte ses secrets avec lui, et c’est une grande perte pour le chemin.
Hommage à un homme discret
De nature discrète, Amar n’a pas de tombe ni de stèle, mais si vous passez par le col d’Ibañeta, recueillez-vous sur les ruines de l’ancien hôpital des pèlerins et ayez une pensée pour lui. De là-haut, je suis certaine qu’il veille sur vous…

Photo Celine Hoyeau
Un grand merci à Céline Hoyeau (La Croix) pour son autorisation à utiliser la belle photo d’Amar qu’elle a prise en 2013 sur le pont de Saint-Jean-Pied-de-Port. Lisez son portrait d’Amar dans La Croix.
Oh Non !!! Pas Amar…
Que Dieu le garde dans Sa Tendresse…. il était un homme nostalgique, aimable et sage qui a vécu des choses terribles…. mais aussi un « médecin » exceptionnel, un Expert du Chemin à l’écoute de tous qui avait toujours Le bon conseil pour permettre aux habitants de St Jean et aux pèlerins de repartir fortifiés et de bon pied… que Dieu le garde dans la Sérénité
Nous avions eu le plaisir de partager le repas au gîte « Chemin des étoiles » et nous avions admiré sa générosité, son engagement auprès des pèlerins! Nous prions pour lui et je suis sûre qu’il trouvera une action bienfaisante la-haut!
Je connaissais il se tenait entre Saint Jean Pied de Port et Roncevalles je ne me rappelle plus du nom de la halte Jacquaire Il regardais les pèlerins arriver et voyait tout de suite les mals en point coté pied J’ai une pensée pour lui C’était en aout 2011
Oui nous l’avons connu. Il prodiguait ses soins gratuitement, en exerçant des micros pressions sur les zones à guérir . Il fait partie des belles rencontres du Chemin . Merci de nous prévenir. Toute nos pensées vont vers lui et vers ses proches .
Son souvenir marquera d’une pierre blanche le Chemin.. merci Amar.
Mon mari et moi avons fait le Chemin en 2009. J’avais une tendinite et lorsque nous avons rencontré Amar, celui-ci m’a soigné. Grâce à cet homme généreux j’ai pu terminer mon Chemin jusqu’à Saint Jacques de Compostelle. Comment oublier un sage pareil ? Impossible… il était toujours dans nos pensées et maintenant j’espère qu’il nous protège de là-haut, c’est tout simplement un « ange ». Ultreiia !!!
Bonsoir. J’ai eu le bonheur d’être hospitalier pendant deux semaines en compagnie d’Amar. J’ai passé d’agréables moments en sa compagnie. Nous avions bien gardé le contact. Merci, Amar, soit heureux, là où tu es.
Hervé
Il ya quelques moi, Serge, l’hospitalier de Cahors, m’a informé de son décès. Amar, je l’ai rencontré à Orisson en juillet 2009. Il s’occupait de traiter avec les mains l’entorse d’une dame. On m’avait appris qu’il avait appris à guérir avec les mains. La Légion étrangère l’avait envoyé en Chine pour apprendre cela.
En juillet 2011, J’avais fait un long périple de Conques jusqu’à St Jean Pied de Port. J’y avais moi-même chopé une entorse…En allant voir Eric, propriétaire du Chemin vers les étoiles son grand ami, j’eu la visite d’Amar qui m’a remis sur « pied ». C’est une grande perte pour le chemin et les amis de Saint Jacques.
Encore une fois merci Amar.
Olivier