Depuis mon arrivée à Fisterra l’été dernier, je prépare intérieurement mon retour à pied de Compostelle. J’ai envie de rendre tout ce que j’ai reçu et de défendre une cause qui me tient vraiment à cœur : la paix.

Mon projet : offrir un signe de paix, sous forme de « free hug », aux pèlerins que je croiserai sur le Camino Frances (et ils y sont nombreux en été !).

Free Hugs for Peace Free Hugs for Peace

Mais comme avant chaque départ sur le chemin, je me pose bien des questions…

Tout quitter pour la paix ?

Laisser pendant plus de 40 jours mes 3 enfants, mon mari, une entreprise qui tourne bien, ne pas voir pousser les légumes semés avec amour dans mon potager… ce n’est pas si simple. Marcher 4000 km en 6 ans vers Compostelle, guidée par un vœu très fort, c’était relativement facile. Mais est-ce qu’un chemin « pour la paix » pourra me faire déplacer autant de montagnes ?

Donner des « Free Hugs » à des inconnus sur le chemin ?

« Marcher pour la paix », c’est bien joli mais cela reste tellement abstrait…  L’idée des « Free Hugs » m’est venue lors de la messe de Pentecôte.

En Belgique, à la messe, on se donne « la paix du Christ » avec une poignée de main toute timide, parfois un petit baiser, généralement juste aux personnes assises autour de soi et que l’on connait.

Lors de la prière pour la paix des Franciscains à Santiago, j’avais été tout particulièrement émue (comme beaucoup de pèlerins présents) par le moment où chacun allait prendre les autres dans ses bras pour leur donner la paix, du fond du cœur. Serrer un inconnu contre son coeur, sans rien attendre en retour, c’est à la fois très simple et très fort pour dire « La paix soit avec toi » et refuser concrètement le rejet de l’autre et ce racisme latent qui minent notre « vivre-ensemble ».

Mais notre société occidentale ne privilégie pas souvent ces échanges physiques et ce ne sera pas facile pour moi de proposer ces signes de paix en « coeur à coeur » sans heurter quiconque, et en restant toujours sincère dans ma démarche. Enfin, si je n’y arrive pas sur la durée, il me restera le sourire à donner à volonté…

Marcher pour la paix, ça ne sert à rien !

« On ne pourra jamais changer les hommes, ils se feront toujours la guerre », « Elles sont gnangnan les prières pour la paix ! », « La paix ne viendra jamais d’une sorte d’angélisme et de naïveté à laquelle tu nous invites »…

En tournant le dos à Compostelle, seule à contre-courant des autres pèlerins, trouverai-je la force de maintenir intacte ma volonté de « faire quelque chose » pour la paix ? Je me fiche pas mal du « qu’en dira t’on » mais j’ai besoin de me sentir soutenue par quelques personnes ressource. Je sais qu’Internet permettra cela et je remercie d’avance tous ceux qui m’écriront un petit mot, commentaire ou mail.

Mon chemin à contre-courant durant l’été 2015

Le 4 juillet, je suis partie de Santiago et j’ai marché jusqu’au Col du Somport (soit 800 en une quarantaine de jours). Retrouvez mon chemin pour la paix sur le un blog qui lui est dédié, en anglais https://freehugsforpeace.jimdo.com

De Santiago au Col du Somport

Lire aussi : Parcourir le chemin de Saint-Jacques « à l’envers »

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