Durant le confinement, la journaliste Sophie Delhalle a publié un portrait de RadioCamino sur le site Cathobel.be. Je vous invite à le découvrir ci-dessous.

Sylvie toujours sur la piste des précieuses coquilles (DR)

RadioCamino. Un nom qui invite au voyage. C’est celui du journal de bord virtuel de Sylvie, partie sur les routes de Saint Jacques de Compostelle.

Neuf mois et 4.500 kilomètres plus tard, la pèlerine namuroise continue de partager ses découvertes, aussi sur les chemins du Nord, tout près de chez nous.

« J’ai d’abord commencé par des petites étapes, j’ai arpenté les chemins de Saint Jacques en Belgique, mais aussi depuis Maastricht et Aix. Et puis j’ai eu envie d’aller plus loin. »

C’est en juillet 2009 que Sylvie fait son sac pour le grand voyage vers Saint-Jacques. Solitaire, elle pérégrine à travers la France pendant trois années. Puis fait un détour par Genève avant de reprendre la route vers l’Espagne. » Mon voeu le plus cher était de voir Saint Jacques mais je ne voulais pas y arriver trop vite, alors j’ai fait quelques détours. Je voulais arriver quand ce serait juste. »

Pour Sylvie, la route jacquaire fut un chemin de deuil et de gratitude. Quand elle arrive au terme de ce long périple, face à l’océan, se pose alors la question : et maintenant ? Après Saint Jacques, nous dit Sylvie, « il y a ceux qui reprennent leur vie comme avant et ceux pour qui le voyage a transformé leur vie. »

Marcher, c’est rencontrer

La jeune femme décide de repartir en sens inverse sur le chemin de la paix. « Cette route conduit jusqu’à Jérusalem. J’ai donné la paix à tous les pèlerins que j’ai croisés et qui se dirigeaient vers Saint Jacques. Je voulais rendre ce que j’avais reçu. » Ce voyage a opéré une véritable transformation personnelle chez Sylvie. « Ce fut une belle expérience de don de soi et d’amour universel. »

Sylvie a trouvé sa coquille devant l’église Sao Tiago de Coimbra (DR)

De retour en Belgique, elle décide de partager ce chemin avec d’autres et de dire ce que marcher, se mettre en route, que ce soit pour un jour, un mois, un an, peut changer dans une vie.

« J’ai commencé aussi à organiser des rencontres que j’ai appelées les pots du pèlerin. Nous nous donnons rendez-vous dans un café et nous échangeons entre pèlerins et futurs pèlerins. Mon envie est de mettre les gens sur le chemin. »

Pour Sylvie, l’important est de pouvoir initier les autres à la lenteur, à la rencontre. « Il ne s’agit pas simplement de marcher, mais réellement d’être en cheminement intérieur, avec les pieds qui marchent ! »

Marcher, c’est donc aussi et surtout rencontrer. « Le pèlerin a pour mission de rencontrer, de donner et pas seulement de recevoir » insiste Sylvie qui, pour sa part, préfère marcher seule pour se retrouver mais aussi se rendre plus disponible aux autres, croisés sur les chemins.

« Mieux vaut être seul que mal accompagné, cela vaut aussi pour la marche. Cela nous oblige à traverser nos peurs, cela fait partie de l’expérience mais ce n’est pas ce que je retiens. J’ai surtout rencontré beaucoup de bienveillance sur ma route. »

Quel(s) serai(en)t son (ses) conseil(s) avant le départ? « Plutôt que de parler de chaussures ou de sac, j’aime dire que pour partir, il faut avoir l’esprit libéré. Pourvoir couper son téléphone, ne pas être rappelé par la boulot ou les proches, pour être totalement en chemin, dans l’instant présent. Prendre ses dispositions pour que l’entourage et la famille puissent laisser le pèlerin vivre son voyage en toute sérénité, dans un total lâcher prise. »

Sur les chemins du Nord

Aujourd’hui, après Saint Jacques, Rome et Assise, Sylvie continue de pérégriner et de partager ses impressions. A la découverte des chemins du Nord, elle sillonne notamment les routes méconnues en Belgique. Pendant le confinement, elle a organisé plusieurs vidéoconférences. Sont intervenus Sébastien de Fooz, le pèlerin urbain, mais aussi Samuel François, concepteur de la Via Arduinna, une ancienne route d’origine celtique qui relie Malmédy à Orval et se prolonge jusqu’à Avioth et même plus loin en France. Ce jeudi 14 mai, ce sont trois invités qui viendront parler de trois itinéraires belges : la Via Limburgica, le Chemin de la Buse et la Via Juliana.

En quelques mots, la première route traverse notre pays du nord-est (Thorn) au sud (Givet) en passant par la Flandre et la Wallonie ; la seconde est un parcours imaginé par Jasmine reliant toutes les églises St Jacques de Belgique, un périple de 80 jours et d’environ 1600km ; enfin la dernière est une balade sur les pas de Sainte Julienne de Cornillon, depuis son village natal, en passant par Salzinnes et Fosse-la-Ville. En voilà trois belles idées pour prendre les chemins et réaliser de belles randonnées cet été.

Il est encore possible de s’inscrire pour la visioconférence de ce jeudi 14 mai à 20h30. Pour ce faire, cliquez sur ce lien.

Pour suivre Sylvie, abonnez-vous à sa page Facebook RadioCamino: les chemins vers Compostelle ou rendez-vous sur son blog RadioCamino.net

Sophie DELHALLE

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