Vous avez des envies de chemin en hiver ? Bonne nouvelle : le Camino Francés peut se parcourir toute l’année, même au départ de Saint-Jean-Pied-de-Port. C’est également le cas du Camino Portugais au départ de Porto.
Durant la basse saison (de novembre à mars/avril), c’est une toute autre réalité qui vous attend sur le chemin : peu de pèlerins, peu d’auberges, la pluie et le froid… mais aussi une Espagne authentique, de beaux accueils et un Camino peut-être encore plus « magique » que dans la foule et la pression commerciale de l’été.
Les pèlerins
En hiver sur le chemin, on croise quelques Espagnols le week-end, sinon les pèlerins se comptent sur les doigts de la main : entre 10 et 20 pèlerins par jour maximum sur le Camino Frances entre novembre et mars. Les mois les plus creux sont janvier et février.
Ces pèlerins que la météo n’a pas fait fuir ont chacun une motivation sérieuse pour se mettre en chemin. Même si chacun garde son secret, les rencontres sont riches et profondes.
On croise aussi des pèlerins au long cours, partis de loin (Arles, le Puy, Westhoek) voire de très loin (Autriche, Pologne, Lituanie).
Et puis il y a… les Coréens ! Pourquoi il y a tant de Coréens en hiver sur le chemin reste pour moi un mystère (vacances des étudiants ? peur du soleil ? effet de mode ?) mais en tous cas ils sont charmants et préparent d’excellents repas dans les gîtes !
Comme il y a peu de choix pour les hébergements, vous allez probablement rencontrer les mêmes personnes chaque soir, à moins de marcher 40 km/jour. De belles amitiés se tissent en route et c’est beau à voir et à vivre.
La météo : pluie et froid au programme
De novembre à mars, n’imaginez pas que la météo soit meilleure en Espagne qu’en Belgique ou en France ! Le Camino Frances est en altitude pour une grande partie, il y fait donc froid, et la Galice est particulièrement humide.
Point positif : il est beaucoup plus facile de marcher à cette saison (entre 5 et 15 *C) que dans la canicule de l’été. Du mois les jours secs.
Car il faudra compter sur la pluie… un jour sur deux ou sur trois en moyenne mais on peut avoir de la chance (ou moins de chance comme Florine et moi en février sur le chemin portugais).
La neige pourra vous surprendre aux cols de Roncevaux et du Cebreiro mais, à défaut de suivre le chemin, la route sera dégagée et vous pourrez toujours passer.
L’équipement du pèlerin en hiver
Outre la protection contre le froid (une veste matelassée sans manches est très pratique, sans oublier bonnet et gants), il est indispensable de prévoir un bon équipement contre la pluie : chaussures montantes, pantalon de pluie, anorak, cape de pluie, protection du sac,… Pensez à tout imperméabiliser avant le départ ! Mieux vaut rester au sec car il n’y a pas de séchoir ou de radiateur dans toutes les auberges.
A part ces vêtements, que je portais souvent sur moi, mon sac à dos était identique à celui d’été. C’est vrai que j’aurais pu me passer du maillot de bain qui ne m’a pas vraiment servi (!) et ajouter une paire de sandales pour le soir dans les albergues.
Pensez à tout emballer dans un grand sac poubelle puis dans des sacs en plastique plus petits contre la pluie.
Les hébergements
Après la Toussaint, presque toutes les auberges privées sont fermées mais il reste les albergues municipales dans les villes.
Vous trouverez un hébergement tous les 20-30 km. Budget pour une nuit en dortoir : 5 euros en albergue municipale, 10 euros à Saint-Jean-Pied-de-Port et 12 euros à Roncevaux.
Un conseil : demandez la liste des hébergements ouverts à l’accueil des pèlerins à Saint-Jean-Pied-de-Port, c’est une ressource très précieuse.
Vous n’aurez aucun souci pour trouver de la place dans les albergues vu le petit nombre de pèlerins. En cas de doute sur les dates de fermeture, un coup de téléphone vous évitera des déconvenues.
Vous recevrez un très bel accueil dans les auberges « donativo » trop courues en été. Ne manquez pas l’accueil paroissial à Logroño et à Grañon, ni l’auberge donativo de Nájera, toutes trois ouvertes toute l’année même à Noël et au Nouvel-An !
Prévoyez un bon sac de couchage car il n’y a pas de chauffage dans toutes les auberges.
Je ne conseille pas le bivouac en hiver car la nuit tombe très tôt et les nuits sont humides et froides. J’ai néanmoins emmené mon matelas gonflable pour dormir dans un local au calme quand c’était possible (je ne vais pas dire que j’aime les dortoirs, même si j’ai fini par m’y habituer, bouchons d’oreilles aidant).
Retour au chemin « primitif »
Certains se plaignent de la pression commerciale qui enlève la magie du Camino en été.
Personnellement, je n’ai rien contre les petites haltes zen et sympas au bord du chemin. Et trouver un bar tous les 5 km n’est pas non plus pour me déplaire. Mais tout ça, c’est pour la belle saison !
En hiver, tout ce qui n’est pas là pour les habitants est fermé. Les bars « peregrinos », les auberges privées avec piscine, les massages, les minibus proposant des boissons, etc.
A part les affreux distributeurs de boissons, vous retrouverez le visage que le chemin avait il y a 20 ans, avant la foule et le commerce.
Conclusion : partir en hiver ?
Le chemin en hiver est réservé aux personnes motivées et en bonne santé car les étapes sont longues et les pauses sont rares. Il faut résister au froid, en particulier quand on arrive mouillé dans une auberge peu chauffée.
J’ai été très agréablement surprise de trouver chaque soir un logement à budget très raisonnable : bravo à ceux qui maintiennent un réseau d’albergues ouvert toute l’année.
J’ai aimé le calme sur le chemin, les belles lumières de l’automne quand il faisait beau, la vie locale dans les petites villes et les pèlerins « atypiques » que j’ai eu la chance de rencontrer.
Merci pour ton texte Sylvie. Je crois que chaque chemin est possible à faire et avec petite nuance l’automne. Et aussi hiver. Je crois que dans cette instant ils est encore loin d’être en hiver. Il est important aussi je pense de faire des nuances entre marcheurs habituer du chemin et marcheurs qui n’ont j’aimais prit la route. Important de dire que ils n’y a pas que le matériel aussi chaque jours écouter la météo. Il n’y a pas que la neige, qui quand elle tombe peut faire disparaître des signes. Ils y a aussi le bruyar qui peut surprendre. La cause de beaucoup de gents qui se perde sur le chemin. Ils est important de ne pas partir n’importe comment à l’aveuglette et écouter aussi les habitant, les locaux
Bravo effectivement . Mieux vaut etre habitué à marcher en conditions difficiles et être bien préparé au niveau équipement pour pouvoir apprécier le périple. Et est les rencontres, les paysages l effort et la mentalité qui font que ce sera tjs une expérience véritable.
Sylvie, un guide, un phare, chaque page que tu ajoutes est une véritable curiosité, un vrai bonheur à lire et à voir, quelquefois à écouter. Je me prépare pour bientôt afin d’aller sur les traces d’une très ancienne collègue, qui, en avril 1989 est partie seule à pied – 1800 km – vivre la condition des pèlerins. Malheureusement, pas d’Internet et une fréquentation des chemins un peu comme celle de ce mois de novembre 2018.
Sa devise, Marcher – Prier, Prier – Marcher.
Tu aurais certainement rencontré cette personne si tu étais sur le camino à cette époque.
Elle s’appelait Huguette Olivier.
Merci Sylvie de partager ton expérience afin que nous en tirions le meilleur.
Vous trouverez la liste actualisée des auberges ouvertes pendant l’hiver, jour à jour, sur http://www.aprinca.com/alberguesinvierno
Merci pour ce lien très utile !
Bonjour, j’ai l’intention de repartir, après cet été sur le GR65, sur le Camino en novembre prochain. Ce sera une première mois de marcher en automne ! Du coup, je ne suis pas familier de cette configuration et cherche des conseils : quel tronçon (France ou autre pays) est facilement faisable en novembre, compte tenu du temps, des lieux d’hébergement et des mesures actuelles ? Merci de vos retours d’expérience, Geoffroy
Bonjour
le chemin d’hiver en 7 jours
d’ou je dois partir?
merci
Bonjour, Le Camino de Inverno commence à Ponferrada. Selon ce site https://www.creandotuprovincia.es/el-camino-de-invierno-dentro-de-las-rutas-del-camino-de-santiago.htm, il fait 209 km en 7 étapes, mais cela me parait assez ambitieux quand même…
Bonjour
Je souhaite partir sur le Camino Francé le 16 mars 2021 depuis Ronceveaux.
Est ce que l’on peut m’indiquer si par rapport aux mesures Covid en Espagne, ce périple est risqué?
Merci
Bonjour,
Je souhaiterai faire une semaine sur le camino Frances sur la seconde quinzaine de janvier 2021. N’étant pas un grand sportif, je préfèrerai cibler des zones assez plates et pas trop enneigées, .
Quel tronçon du chemin me conseilleriez-vous ?
Peut-être un chemin autour de chez vous ? Une semaine c’est vraiment court pour aller aussi loin.