« Si chaque voyageur qui atteint Compostelle se mettait à écrire le récit de son voyage, il y en aurait plus de 200 000 par année ».
Heureusement qu’Antoine Bertrandy ne s’est pas arrêté à ce constat ! Au contraire, il nous régale d’un récit palpitant, truculent parfois, où sa plume virevolte pour nous décrire ses aventures, ses sentiments, ses rencontres.
Impossible de ne pas sourire en lisant le récit d’Antoine. En particulier ses lessives et ses insomnies dans les dortoirs, qui m’ont résolument confortée dans mon goût des rivières et des nuits à la belle étoile !
« Mon voyage a été plus que tout autre chose un chemin de rencontres. »
On n’a pas toujours envie de se reconnaître dans les personnages que dépeint Antoine, avec bienveillance mais aussi avec un réalisme qui fait un peu peur, parfois.
Exception faite de Teodora, la jolie Bulgare de 20 ans qui a remonté le chemin à contre-courant jusque León.
« Elle distribue sa joie, ses sourires, et fait émerger l’émerveillement autour d’elle. Elle semble vivre au rythme du cosmos, touchée par des vibrations d’une intensité incroyable (…) Elle butine et essaime au gré des rencontres, chassant le vague à l’âme d’un rayon de bonheur ».
J’admire tout spécialement chez Antoine la grande confiance qu’il accorde à son lecteur en se confiant corps et âme. Lorsqu’il décrit ses côtés obscurs, ses moments de faiblesse, et lorsqu’il relate sa lente transformation intérieure.
« Je me suis peu à peu ouvert aux autres et tous ces autres, en se confiant à moi en retour, m’ont ouvert à moi-même. Surtout, ils m’ont ouvert les yeux sur mes peurs et mes frilosités, m’ont mis à nu et m’ont fait accepter, sans le savoir, ma part de sordide, de laid, de sale, de mort. Ma part de tristesse, de colère et de haine. »
« Encore quelques instants et je serai soulagé de la croix de l’aveuglement et découvrirai la raison de mon voyage intérieur : la joie sublime et jaillissante de celui qui, dans le tréfonds de lui-même et à l’humble force de ses mollets, s’est trouvé.
« Ce petit relief marque le sommet jubilatoire de mon chemin et, d’une certaine manière, le début de la dernière phase de mon voyage : celle de la jouissance de l’âme. »
Impossible de ne pas se reconnaître dans les anecdotes vécues par Antoine… Sa nuit avec Claudia est un de mes passages préférés. Déjà il faut oser raconter des moments aussi intimes. Trouver les mots justes qui emmènent le lecteur jusque sous le lit à deux étages où se trame une scène d’une remarquable intensité dramatique. Et ensuite, il en faut du courage pour ne pas perdre ses repères et se laisser entraîner dans la volupté du chemin. Chapeau Antoine, tu oses te mette à nu !
(PS : Antoine, si après un tel « teaser », tu ne triples pas tes ventes, je n’y comprends rien !!!)
De retour à Paris, Antoine s’est mis à écrire, écrire, écrire. Sa façon d’atterrir. De partager son vécu avec ses proches, mais aussi avec nous, heureux lecteurs témoins de son départ dans une vie nouvelle, pleine de bonheurs à venir.
« L’essentiel est d’être parvenu à surmonter mes obstacles intérieurs jusqu’à atteindre le but ultime de ma marche, Santiago. Après quoi je peux revenir chez moi. Ni neuf, ni nouveau, mais plus fort. Sublimé et rayonnant de confiance et de joie. »
Vers Compostelle, Drôles de rencontres
Auteur : Antoine Bertrandy
Éditions Transboreal, collection Voyage en poche
Janvier 2015
Une autre chouette critique du livre sur le blog chemincompostelle.ov
Merci à toi, chère Sylvie, pour toutes les bonnes choses que tu essaimes autour de toi. Tous les conseils qu’on trouve sur ton site m’ont été précieux pour préparer mon départ mais, surtout, c’est l’enthousiasme dont tu fais preuve qui transmet à nous tous, ces inconnus qui viennent sur ton site, la confiance qui nous manque. Et ça, c’est inestimable ! J’espère que ma petite histoire te plaira même si, évidemment, tu ne seras pas d’accord avec tout ce que j’écris sur le camino. Bonne lecture ! Amitiés, Antoine
Entièrement d’accord avec toi, Sylvie, le passage de la nuit avec Claudia est osé et pudique à la fois. Intense et noble. Très subtil. Si bien exprimé ! Et tu as tous mes respects si tu as inspiré Antoine quand il a préparé son chemin . Bravo !
Je viens à l’instant de tourner la dernière page de ce livre.
Quel régal !
J’ai ri, j’ai pleuré (un peu), j’ai parcouru ces pages comme j’espère mes pas le feront sur le chemin : enivré d’émotions et avec légèreté.
Il rejoint avec brio le merveilleux « Vestibule des causes perdues » de Manon Moreau dans mon hall of fame des livres sur le camino.
Je pars dans un mois.
Une éternité, tellement j’ai hâte…
BonjourSylvie,
je me suis permis de conseiller ton site à ‘Lola Renaut’ sur FB qui cherche des infos sur le chemin.
Serge
magnifique livre,très bien écrit, dévoré en un jour! Tout en finesse, avec beaucoup d’humour, je retrouve vraiment l’Esprit du Chemin! A recommander !
Voilà qui va faire plaisir à Antoine 🙂 Merci !
Bonjour les marcheurs ;
Apres St jean /Burgos cet été je veux tenter Burgos / Léon à Pâques.2015.
Vais – je avoir le courage de me lancer toute seule … Si d’aventure un lecteur de ce bon bouquin veut se joindre à une veille en forme et rigolotte :))))))))