Dans l’école maternelle de Santa Maria da Feira (Portugal), les institutrices invitent les pèlerins à un moment de partage avec les enfants. Un superbe projet pédagogique à développer dans les écoles tout le long du chemin !

J’avais le moral dans les talons après la traversée de Sao Joâo de Madeira, une ville sans âme entourée d’une affreuse zone industrielle et commerciale. En passant devant l’école « Casa da Arvore », je ne m’attendais pas du tout à vivre un moment magique.

Bienvenue dans notre école ! Bivouac dans la cour de l'école ?

J’ai d’abord eu l’œil attiré par un panneau en 3 langues invitant le pèlerin à sonner à l’école pour « recevoir une petite surprise ».
Je rentre dans la cour, que je regarde surtout comme un endroit de bivouac potentiel, au calme, avant la nationale qu’il faudra longer sur plusieurs kilomètres.

Bonjour les enfants !

Quand l’institutrice m’ouvre la porte de sa classe, les enfants arrêtent immédiatement leurs jeux pour se mettre en cercle autour de moi. En frappant dans les mains, ils entonnent un chant de bienvenue, puis chacun me dit son prénom et son âge. Ils ont entre 3 et 6 ans.

Après m’être présentée dans un portugais très approximatif, les enfants m’assaillent de questions : est-ce que je suis mariée, quel est le prénom de mes enfants, est-ce que je peux leur chanter une chanson, est-ce que je peux leur montrer ma credenciale,…

Câlin général avec les enfants Les enfants signent la crédenciale

Plusieurs enfants très excités y apposent le « carimbo » (tampon) de l’école puis reprennent de nouvelles chansons, dont une qui parle du « caminho ». La visite se termine par un immense câlin collectif. Je suis si émue que je n’ai pensé que trop tard à prendre des photos !

La casa de Arvore à Santa Maria da Feira

Au lieu de regarder ces curieux étrangers avec leur sac passer devant la cour de récréation, cette école a mis en place un projet d’accueil tout simple mais tellement riche pour les enfants, le personnel et les pèlerins.

Les chants, les petites phrases apprises dans chaque langue, la carte des pays d’origine des pèlerins, les villes où passe le chemin,… ont des aspects pédagogiques indéniables.

Mais avant tout, la rencontre de l’étranger est une magnifique leçon sur la fraternité. Les enfants nous montrent qu’il est si naturel de combattre les préjugés, les peurs, en allant à la rencontre de l’autre dans sa différence.

En tant que pèlerine, j’ai été touchée jusqu’à l’âme par cette curiosité bienveillante, par les câlins spontanés et par le petit mot soufflé par une petite fille de 6 ans : « tu resteras pour toujours dans mon coeur ». J’ai été réconfortée par les attentions des institutrices : un petit mot en français, de l’eau, la salle de bains, le café, les biscuits,…

Santa Maria da Feira

Si votre école est située sur le chemin, je vous encourage de tout coeur à imiter la démarche du jardin d’enfants de Santa Maria da Feira.

Prévoyez simplement :

  • Des panneaux en plusieurs langues pour inviter le pèlerin à rentrer
  • Un fléchage (flèches jaunes) pour montrer le chemin de votre classe
  • Quelques biscuits, du thé ou du café
  • Un cachet de l’école (c’est encore mieux si il représente une coquille)
  • Sans oublier un livre d’or !

Ne craignez pas d’être dérangés sans cesse dans votre programme de cours, rares sont les pèlerins qui acceptent de « casser leur rythme » ou de chambouler leur programme pour faire place à une rencontre imprévue. Mais ceux qui s’arrêteront vous apporteront beaucoup, et repartiront avec un merveilleux souvenir de votre école, de votre ville, de votre pays.

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