Le Cap Finistère, c’est le bout du voyage, à quelques jours de marche de Compostelle. Mais chacun, s’il effectue le chemin par tronçons, peut se fixer un but (généralement un sanctuaire comme Vézelay, le Puy, Conques, Roncevaux,…) et garder quelques jours ensuite pour vivre l’expérience du « Finistère ».
J’ai atteint le sanctuaire voici 2 ou 3 jours. Mais le chemin ne pouvait pas s’arrêter comme cela, brutalement. Cette fois, ce n’est plus vers ce but tant de fois désiré que je marche, mais vers la mer ou vers un point que je ne pourrai pas dépasser.Je sais que, bientôt, il me faudra faire demi-tour, dire adieu au chemin et repartir vers le Levant, signe d’une nouvelle naissance. Serai-je alors un homme nouveau, une femme renouvelée ?
Je m’interroge en marchant vers le Finistère
- Qu’est-ce que ce chemin m’a appris ?
- Que puis-je faire de tout l’amour que j’y ai reçu ?
- Comment prolonger l’état de grâce ressenti, en particulier dans les derniers kilomètres ?
- Comment maintenir la flamme si brûlante en moi de la spiritualité ou de la foi ?
- Comment vivre le retour dans la grâce ?
Le Finistère pour revivre le chemin, étape par étape
- Me remémorer les compagnons de route, les accueils chaleureux, l’amour et les cadeaux que j’ai reçus.
- Lire une dernière fois les intentions de prière que j’ai portées. Les confier à un autre pèlerin, qui les emportera plus loin…
- Terminer mon carnet de route, écrire quelques lettres de remerciement, composer des poèmes…
Le Finistère pour apprivoiser le retour au quotidien
Bientôt il faudra faire face à la vitesse après des semaines au pas tranquille, remettre les vêtements du quotidien après un long travail de dépouillement, subir l’indifférence des autres après les échanges fraternels.
Plutôt que de rêver « à la prochaine fois », je m’interroge. « Dans ma vie, ce chemin, j’en fais quoi ? »
- Sourire dans le métro.
- Accepter avec grâce les contretemps.
- Parler au clochard en rue.
- Changer ses habitudes de consommation.
- Allumer une bougie et prier.
- Arrêter de tout planifier.
- S’engager dans une action sociale.
- Se confier à la Providence.
- Témoigner…
Le Finistère pour mieux se connaître
J’ai parcouru un chemin intérieur. J’ai ôte peu à peu les masques et les carapaces. Je suis devenu « moi ». Si le chemin m’a changé, parviendrai-je à rester un homme meilleur, une femme bienveillante dans mon quotidien ?
Le Finistère pour de nouvelles expériences
Débarrassée de toutes les peurs (dont celle, tenace, de n’a pas parvenir au but de mon voyage), je me sens libre d’expérimenter de nouvelles façons de marcher.
- Marcher pieds nus
- Dormir à la belle étoile et me laver dans les rivières
- Abandonner mon sac et ne garder que l’essentiel
- Voyager sans argent
- Jeûner,…
Je médite en marchant vers mon Finistère
Quelles sont les choses que le chemin m’a enseignées ?
- Que nous sommes tous frères d’âme, quelle que soit notre âge ou notre origine sociale.
- Que la bénédiction est le plus beau des cadeaux que l’on puisse offrir à quelqu’un, proche ou inconnu, ami ou ennemi.
- Que j’ai encore beaucoup à apprendre, notamment pour être plus humble, plus tolérante, plus lente.
Quelles sont les valeurs fondamentales qui animent ma vie, professionnelle, sociale, privée ?
- L’excellence comme objectif dans tout ce sur j’entreprends.
- Le respect (de la Terre, de la parole donnée, de la confiance reçue, du travail des hommes,…)
- La communion d’âmes que je recherche dans tous les contacts, qu’ils soient professionnels ou privés.
Seigneur, aide-moi à garder intacts ces cadeaux que tu m’as offerts en chemin.
Sur le chemin du Finistère je vide mon sac
Sur le chemin du Finistère j’offre ce que je suis
Sur le chemin du Finistère je m’arrête et j’écris
Sur le chemin du Finistère je médite et je chante
Sur le chemin du Finistère je marche sous la voûte céleste
Sur le chemin du Finistère je contemple l’Immensité
Sur le chemin du Finistère j’avance pieds nus
Sur le chemin du Finistère je me mets à nu devant Dieu
Sur le chemin du Finistère je quitte mes compagnons de route
Sur le chemin du Finistère je marche seule et Dieu m’écoute
Je marche seule et je L’écoute.
Bonsoir, Sylvie. Tu es déjà arrivée à Compostelle? Tu étais à Moissac avec nous entre le 15 et 16.08.2013. Tu y retrouvais ta famille. Tu es allée au bout du chemin en voiture ? Je suis curieuse d’avoir la réponse. Une marcheuse du mois d’août rencontrée dans 2 hébergements.
Si vous lisez bien l’article, j’y explique que tout pèlerin, quel que soit le terme de son chemin, peut vivre une expérience du « Finistère ». Le mien, cet été, était entre Figeac et Moissac, après l’arrivée à Roncevaux.
Sylvie, excuse moi, mais je ne comprends plus rien à ton Chemin. Je viens de lire sur ton blog, l’article (très beau d’ailleurs) que tu consacre à Finistère avec ta photo te montrant devant l’immensité de l’Océan. Or dans une réponse que tu as faite aux nombreux commentaires sur la Variante du Célé tu dit : « Encore moins je ne me permettrais de dire qui fait « le bon » chemin (personnellement, je marche depuis chez moi et ai parcouru 3000 km sans encore parvenir à Saint Jacques !). ». Donc si je te lis bien, tu n’est pas allé à Compostelle, mais par contre tu es arrivée à Finistère. Je suis un peu perdu …
François, si tu lis l’article, j’explique que le « Finistère », c’est pour moi le moment après l’arrivée au sanctuaire, quel qu’il soit (Le Puy, Vézelay, Conques, Rocamadour, Roncevaux, Compostelle,…). Je trouve ce moment très important pour faire le point et apprivoiser son retour, et ce même si on parcourt le chemin par tronçons, ce qui est mon cas.
Merci Sylvie pour ton ressenti si bien écrit.
Cela doit être peu évident d’y arriver de manière si concise et malgré tout si profonde, en transmettant tant de choses!
Juste B R A V O !!! Tu m’as fait rêver et tu m’as énormément apporté sans te connaître; J’espère pouvoir te rencontrer très prochainement !
Je » voulais » aller jusqu’à la mer si j’arrivais à St Jacques ,un rêve depuis le début de mon chemin ….3 semaines d’intenses douleurs aux pieds m’ont obligée à modifier cette fin ,j’ai donc pris le bus jusqu’à la mer à Corcubion et fini les 13 kms à pied avec mon chariot. Beaucoup finissent les pieds dans l’eau le long de la plage ….
Sans doute des moments intenses que cette fin et l’immense joie d’y retrouver des pélerin(e)s qui avaient cheminé avec moi..3 petites et magnifiques journées bord de mer en Galice ,belle comme une osmose de la Bretagne et la Corse
En partant de Navarrenx mi juin, je me disais que, si j’arrivais à Santiago, j’irais à Fisterra et puis j’ai changé… Dans l’allégresse de l’arrivée à Santiago, je ne voulais pas aller en car au bout du bout et je ne pouvais pas y aller à pied. Je suis donc rentrée chez moi (Finistère de Bretagne) et je sais qu’une autre fois ce sera autrement. Heureuse de ce chemin et heureuse de ce qu’il me reste à faire
L’association bretonne des Amis de Saint-Jacques-de-Compostelle organise une marche d’une semaine. Le départ a été donné samedi et a mené les pèlerins de Saint-Mathieu (Conquet) à Sainte-Anne du Portzic (24 km). Dimanche, ils sont repartis pour 20 km de marche vers Plougastel. Lundi, ils ont rallié Le Faou (23 km). Hier, le groupe a pris la direction de Châteaulin (27 km). Aujourd’hui, ils partent pour Briec de l’Odet (27 km). Demain, départ pour Elliant (25 km). Vendredi, les pèlerins rejoindront Saint-Jacques, à Bannalec (26 km). Et samedi, ils arriveront à Bodélio (20 km), à Riec-sur-Belon, où ils inaugureront une stèle marquant le 190 e Km de ce chemin.
Cabo Fisterra, Camino de Cabo Fisterra, …/… si y aller n’est déjà pas une mince aventure, d’où que l’on soit parti pour aller vers lui, même si, au départ, en partant, l’on ne savait pas dire que l’on y arriverait un jour ni que l’on marchait vers lui, y arriver, c’est quelque part ne pas en revenir. Aussi, oui, qui que vous soyez, allez-y, marchez vers lui, vous n’en reviendrez pas totalement et cette partie de vous qui s’y perdra en chemin sera le chemin des autres à venir. Marcher et se mettre en marche vers lui, c’est l’AVENIR. Je vous en souhaite vraiment, à toutes et à tous, d’y arriver un jour. Personnellement, j’y suis arrivé deux fois dans ma vie et je n’en reviens toujours pas : http://www.aillet.com/credential/camino_del_norte.htm
Bien à vous d’entreprendre cette destination. Je vous en souhaite vraiment un Buen Camino tant ce chemin va vous surprendre et vous changer.
Bien à vous, Jean-François