On me pose régulièrement des questions sur le budget quotidien à prévoir sur le chemin. Celui-ci dépend du pays, de la voie choisie et surtout du niveau de confort désiré. Pour mon estimation, je me suis basée sur l’expérience de pèlerins marchant un mois ou plus, logeant en dortoir et mangeant à l’extérieur (menu pèlerin) ou en demi-pension au gîte.
Ne pas oublier, en plus du budget quotidien, un budget pour le transport de retour et un autre en cas de pépin de santé (pharmacie et / ou médecin) ou petit souci technique (bâton qui casse,…).
Si vous faites transporter vos bagages ou que vous dormez en chambre individuelle, le budget peut augmenter de manière significative !
Budget en France :
- GR65 au départ du Puy : 50€ par jour : gîte en demi-pension 35€ + sandwich à midi 5€ + petits extras (café, bière, apéro, snack,…) 10€
- Voies de Vézelay, Arles et Tours : 35€ par jour : les gîtes associatifs et les familles d’accueil demandent environ 25€ en demi-pension et il y a moins de « tentations » (bars…) sur ces chemins moins fréquentés
Budget en Espagne et au Portugal :
30-35€ par jour :
- albergue de 6 à 15€
- menu peregrino 10€
- café et croissant 3€
- bocadillo de tortilla + cervesa 5€
…sans oublier qu’il y a beaucoup de tentations sur le chemin avec des bars tous les 5 km !
Comment réduire son budget quotidien ?
Préparer ses repas
Dans les gîtes municipaux de France et d’Espagne, une cuisine est en général mise à disposition des pèlerins. Malheureusement, il y manque souvent l’équipement de base. Amenez votre gamelle (casserole + poêle) et un peu d’huile pour cuisiner à votre aise. Et profitez-en pour vous nourrir de bons légumes, qui font souvent défaut dans les menus pèlerin.
Si vous voyagez seul, proposez à un autre pèlerin de faire les courses ensemble et de partager les frais. C’est plus sympa de boire un bon Rioja à deux et surtout on peut préparer des repas plus variés sans risque de gaspiller.
Attention aux épiceries qui n’affichent pas les prix en Espagne. Et dans certaines régions de France, il faudra parfois faire un détour de quelques kilomètres pour trouver un supermarché abordable.
Dormir dans les mairies (France)
Matelas ou tapis de sol indispensable !
- Sur le GR65, vous pouvez trouver des abris gratuits dans de nombreuses chapelles.
- Sur les autres chemins français, n’hésitez pas à demander un toit aux maires des villages ou aux paroisses quand il y en a. Il y a souvent une salle communale ou un gymnase pour vous loger, avec un lavabo et de l’électricité.
- Dans les monastères, même ceux qui proposent un hébergement payant, vous pouvez expliquer que vous avez juste besoin d’un abri simple pour la nuit. Parfois on vous laissera dormir gratuitement dans une cave. Parfois on vous indiquera la porte. Mais ça ne coûte rien d’essayer.
Dormir en « donativo »
Les albergues « donativo » sont gérées par des bénévoles et proposent un prix libre, selon les possibilités de chacun. Les « donations » laissées permettent d’entretenir le gîte, de payer les frais (eau, électricité,…) et de préparer le repas du lendemain.
Le montant « correct » à laisser dans un donativo est équivalent à celui que vous laisseriez dans un gîte municipal ou associatif. Selon moi, il n’y a donc PAS de réelle économie à loger dans un donativo.
Lorsque je suis passée au gîte de Grañon, le repas était constitué d’une simple salade et de portions de pastèque. C’est tout ce que les hospitaliers avaient pu acheter avec les « donations » reçues la veille. Il est possible que cette formule tende à disparaître car elle entraine malheureusement beaucoup d’abus…
Le bivouac
Pour moi, le bivouac est une philosophie du voyage, pas un moyen de faire des économies. Si vous partez avec du matériel de marque, votre budget sera de toutes façons élevé.
Toutefois, parcourir le chemin en totale autonomie (tente, réchaud) permet de voyager à petit budget y compris à la mi-saison, car la tente permet d’être totalement indépendant même en cas de pluie ou de froid.
Bonjour Sylvie,
Encore de très bons conseils que voici.
Merci pour ces informations, car bien que le Chemin ne soit pas affaires d’économies, il faut malgré tout s’y pencher sérieusement avant le départ.
Sur la voie de Tour, en bivouac tente sur terrain de camping, nuitée et 3 repas par jour, je ne dépasse pas 20 euros.
Je n’ai pas encore testé le « dormir où l’on se trouve », mais quand l’occasion se présentera, je me souviendrais de vos conseils pour trouver un coin tranquille.
Pourquoi pas préparer votre petit déjeuner et le sandwich à midi vous même? J’emmène toujours avec moi un tupperware où j’enfonce un pain entier la veille. En Espagne, on trouve dans les (petits) supermarchés toujours un paquet de jambon cru a un prix très intéressant. Et avec un peu de chance, entre 9 et 12h, on passe un épicier où on peut acheter une tomate.
la belle iloise quand meme 🙂 bien !!!!