La lenteur, la simplicité, la confiance, la prière, la guérison, c’est ce que j’ai ramené de plus précieux lors de mes premiers chemins de Saint Jacques à travers la France, sur un chemin en solitaire, dans une merveilleuse Nature, par un climat clément. En marchant à présent en Espagne, dans la foule et la chaleur de l’été, je sais qu’il me reste énormément de choses à apprendre, et pas des plus faciles…

Le passage vers Roncevaux à Lepoeder : déjà la foule des pèlerins

Le passage vers Roncevaux à Lepoeder : déjà la foule des pèlerins

La première fois que je suis arrivée en Espagne, après trois étés de marche à travers la France sur la Voie de Vézelay, ce fut le choc. La foule, le bruit, le manque de respect, les ordures sur le chemin, la privation d’intimité, le mercantililisme, la nature aride et dévastée par les grands chantiers, les VTT, la religion trop extrémiste à mon goût, les chapelles ruisselant d’or, la chaleur,…Tout était prétexte à fuir le camino, à détester les pèlerins, et à rejeter tout le reste avec l’eau du bain.

Les paysages sur le camino en Espagne ne sont pas toujours bucoliques, loin de là...

Les paysages sur le camino en Espagne ne sont pas toujours bucoliques, loin de là…

Ne me sentant pas prête à franchir le pas, j’ai recommencé à marcher en France les deux étés suivants, de Genève à Roncevaux, où je suis arrivée l’an dernier. Désormais, l’Espagne s’ouvre à moi.

Et ce serait magnifique si je pouvais ramener de ce chemin vers Compostelle :

  • de la tolérance
  • de la patience
  • de l’humilité
  • de l’ouverture aux autres
  • du recueillement même dans le bruit.

Ce ne sera pas facile pour moi qui ne supporte pas attendre, qui déteste le bruit et qui maudis toute incursion dans mon « espace vital »… Loin de moi l’idée de faire ici une confession publique, mais je dois reconnaître que mon individualisme forcené et mon intolérance ne vont pas faciliter mon intégration dans la foule de juillet sur le Camino Frances. Mon côté narcissique aussi va en prendre pour son grade : il faudra accepter de devenir une pèlerine anonyme,et même aller plus loin dans l’oubli de soi, pour mieux m’ouvrir aux autres.

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Trois témoins pour me guider

Sur son site, Martine témoigne : « Je me suis rebellée, AU DEBUT, et puis j’ai fini par comprendre que « faire son chemin » c’est aussi ACCEPTER qu’il soit ce qu’il est : un formidable carrefour de rencontres, de tous types de rencontres, bonnes et mauvaises, une magnifique occasion de se frotter aux situations où l’égoïsme personnel doit faire place… au don de soi. »

Sur sa chaine YouTube, Christelle Armand témoigne de ses gros moments de doute et de difficulté en arrivant sur le chemin bondé de Roncevaux. Elle a eu beaucoup de mal à trouver du sens à ce chemin, totalement différent du chemin qu’elle venait de parcourir en France. Si vous suivez ses vidéos dans l’ordre chronologique, vous verrez comment son cheminement a évolué, non sans mal, pour finalement s’arrêter à Leon après 2 mois de marche.

Apprendre à être à tout instant dans l’amour inconditionnel de l’autre, c’est l’occasion de mette en pratique l’art de bénir, dont Pierre Pradervand parle si bien dans son livre « Vivre sa spiritualité au quotidien« . Laissez-moi vous présenter ce livre au travers d’un long extrait, trouvé dans une église le long du chemin : « Le simple art de bénir« .

Si je m’accroche tout au long de ces 800 et quelques kilomètres (avec votre soutien à tous !), j’espère être capable de ramener ces précieux cadeaux de Compostelle : tolérance, patience, humilité, ouverture aux autres et recueillement même dans le bruit.

… et si j’ai trouvé tout ça, j’aurai peut-être mérité ma Compostela, qui me rappellera de garder ces cadeaux bien vivants dans mon quotidien !

Faire un pont entre les cadeaux du chemin et la vie quotidienne au retour, voilà un autre chemin...

Faire un pont entre les cadeaux du chemin et la vie quotidienne au retour, voilà un autre chemin…

Et vous, qu’avez-vous ramené de Compostelle ?

Racontez-moi votre expérience en me laissant un commentaire ci-dessous.

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